SA037
Language: English
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (26-10-2017)
Folio number: 1
Cher ami,
veuillez trouver ci-joint 4 coupures qui,je pense, vous intéresseront.
Pour ce qui et de Bartók, i1 y a lieu de remarquer que le Figaro compte pa mi ses lecteurs la presque totalité du public parisien de mélomanes. Son attitude revêt donc une certaine sign fication. Un trait est à signaler: la personnalité de Bartók et son art se trouvent liés à la Hongrie Pour beaucoup de mélomanes français, ce sera une nouveauté car la plupart ignorent tout simplement que Bartók était hongrois, tout comme Liszt.....Je suppose que cela ne vous surprend pas, hélas!
La toute petite coupure est extraite du « Carnet du Jour ». J'ai supposé que ce faire-part ne vous laissera pas non plus indifférent. Etant donné sa formulation, il laisse supposer que la famille de Pimodan est désormais éteinte.Décidément, le métier de journaliste est plein d'embûches. Je viens de lire dans Élet és Irodalom (26 septembre) un petit papier signé des initiales (g.gy.) et dont le sitre est Jövőre Enacnál? oû votre public est informé que le nouveau gouvernement n'a rien eu de plus pressé que de rétablir le prix fort de vente du livre, prix qui ne saurait être dé passé ni réduit,hors des déductions autorisées traditionnellement (le plus souvent aux universitaires). L'auteur de cet article en conclut que les livres seront désormais plus chers en France. Or rien n'est moins vrai. S'il est constant qu'une certaine littérature a été offerte par ce qu'on appelle les « grandes surfaces « des prix relativement réduits, les ouvrages de quelque valeur, artistique,littéraire ou surtout scientifiques, laissés aux soins des détaillants, ont augmenté, dans les [ ?] proportions exorbitantes.Un de mes ouvrages qui se vendait il y a deux ans encore 52 frs l'exemplaire a fait un bond et ne se vend plus que 129 frs ! Ce n'est malheureusement pas tout. Les droits d'auteur étaient calculés en pourcentages sur le prix fort de vente. Ce prix faisant place à celui, librement fixé par 'e détaillant, les maisons d'édition ont dû invent un autre procédé pour évaluer les droits d'auteur. Le ré sultat a été catastrophique pour les auteurs. <...> Au lieu de percevoir 8% sur 52 frs., je m'aperçois que je n'ai même plus touché 2% et que pendant ce temps-là mon éditeur a été contraint de vendre à 28 frs ce que le libraire offre à 129 frs.Vous saisissez maintenant pourquoi la « Libération du prix des livres » a créé une situaution intolérable. C'est que la péétendue concurrence n 'existe pas. Les organisations syndicales imposent leur prix. C'est ce qui a été en grande partie cause de cette flambée des prix dans tous les secteurs. Les savantissimes économistes qui nous gouvernaient (et, sous d'autres identités et avec un autre langage, cont inuent à nous gouverner) ne savaient pas (et ne savent toujours pas) que lorsque le marchés intérieur se détériore, le premier reflexe des commerçants, quels qu'ils soient, est d'augmenter leur prix pour maintenir leur chiffre d'affaires brut. Ces imbéciles n'ont de leur côté pas compris que ce faisant, ils ruinent eux-mêmes la valeur de la monnaie et ne maintiennent leur chiffre d'affaires qu'en apparence. J'ai vécu ce phénomène je ne sais combien de fois au cours de ma carrière mais cela se reproduit toujours et dans tous les climats.Votre confrère d'Élet és Irodalom est sans doute trop jeune pour s'en être avisé.
Par ailleurs, ce qui occupe l’opinion actuellement, c'est la délinquance, juvénile ou autre. L'abolition de la peine de mort a été ressentie avec indignation dans presque tous les milieux. Il est vrai que les jeunes Maghrébins nés en France posent un problème inquiétant. Ils ne trouvent pas de travail (et n'en cherchent guère), ils se refusent à toute formation et tiennent à garder la nationalité d'origine de leurs parents pour, comme on dit vulgairement, « couper à la corvée du service militaire » et à d'autres servitudes analogues, en particulier la scolarité prolongée jusqu'à 16 ans (et bientôt jusqu'à 18 ans)...
J'espère que vous vous portez bien ainsi que tous les vôtres et vous prie de me croire votre bien dévoué