GLV015
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (24-05-2017)
Folio number: 1
Mon cher Laci
Voici ce que mon pauvre cerveau, mis à une rude épreuve, a fini par enfanter. Comment rendre équitable cet admirable poème, un des plus beaux d’Illyés à coup sûr et de la littérature en général. Je me sens très indigne et plein d’incertitudes. A propos déjà du titre, j’ai mis jeteur de sort. Si tu préfères faiseur de pluie libre à toi de changer. Dans le dernier vers de l’avant-dernière strophe il me semble que katona utolso áldása ne peut pas être la suprème benediction du soldat ce qui en français prête à confusion car il ne doit pas s’agir du soldat que benit mais qui est l’objet de la bénédiction. Si neanmoins tu préfère benédicteur du poète rétablis et ajoute dans ce cas mort pour la patrie au champ d’honneur. Je l’ai supprimé car mort au champ d’honneur c’est en général pour sa patrie et cela aurait fait 2 pour dans la phrase.
Je n’aime pas trop lopins de terre mais par celles ne donne rien en français. Si tu préfère simplement « sur les champs » mets le à la place de lopins de terre avec ma bénédiction anticipée ou posthume. C’est à peu près tout ce que je vois comme enentualité de changements.
Je t’ai envoyé hier l’autre poème. Tu remarqueras sans doute que je n’ai pas voulu garder Souvenez-vous de nous (ou quelque chose de ce genre) qui rappelle trop évidemment le poème d’Apollinaire des Calligrammes Hommes d’avenir etc. (Je vois d’ailleurs qu’il y a eu la reminiscence involontaire de la part de notre grand Gyula [ ?] quand il écoute de vous profonde. S’il veut pour la fameuse réunion embrasse le de ma part bien des fois et dis lui que j’espère ne pas l’avoir trop trahi.
Je t’embrasse mon cher Laci,
P.S. Si, encore quelques chose, à propos du Valet de ferme – au lieu de rêveur j’ai pensé à mettre « tout embué de rêves » puis j’ai hésité et remis rêveur. A toi de juger ou « tout embué de songes ». Et aimerais tu mieux au lieu de « Je marmotte », je dévide en moi-même le fil de mes tembles... ?