GLV012
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (24-05-2017)
Folio number: 1
Cher Ladislas Gara
Voici la traduction que je vous propose pour le beau poème de Lajos Kassák :
VIII
« Entre verre et fer mon regard, les ours de la nuit je les connais, je me souviens de mes vieux, quand à mon chevet ils posaient les fruits, la pipe en bois verni.
Cruelle pèse sur moi la terre où je suis né.
J’ouvre l’éventail de lumière, pareil, découpé, à la crête du coq.
Tu vois, ce n’est pas de toi que je parle, je ne veille ni ne dors.
Un vent frais vole au-dessus des nuages, j’aimerais descendre, descendre, dans les profondeurs j’aimerais m’enfoncer, en vain je me penche hors d’une maison aveugle.
Ecoute : la chaîne grince sous la sombre chape, regarde : la haute roue tourne, elle monte, elle descend, arrive la haine.
Au bout de la rue s’est perdu l’enfant que j’étais, ô murs tapissés de mousse, toits déchirés, à travers vous s’échappe le passé amer. »
J’espère que cet essai d’adaptation vous conviendra. Soyez gentil de me signaler sa publication.
Cordialement vôtre
G.E. Clancier