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Franco-Hungarian Literary Relations

HJ137

Théâtre National de l’Odéon|3126}
Date: 12-08-1926
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (24-09-2017)
Folio number: 1

Cher Maître et ami,

Je vous répète que je serai très heureux de vous être agréable. J’ai vu Monsieur Etienne Pallos qui me semble actif et très servable.

J’ignore quelles sont les deux Sociétés qui vous ont fait des propositions et si elles sont françaises. Je crois pouvoir vous assurer que la Phocéa a des capitaux considérables et peut traiter en livres, en dollars ou en marks. Elle a certainement des intérêts en Allemagne puisque tous ses intérieurs doivent être tournés à Berlin.

Le chiffre que vous avez demandé pour votre scénario a effrayé des Messieurs qui ont surtout l’habitude de traiter des affaires françaises, c’est à dire qu’ils accepteraient volontiers de vous donner un à-valoir de 1000 dollars et un pourcentage sur les bénéfices. Voilà les bases dont ils m’ont parlé.

Je n’ai pas vu Monsieur Pallos après ma conversation. J’ai dû quitter Paris et je pars ce soir encore pour Salzbourg.

Quand il en sera temps et qund je serai de retour à Paris c’est-à-dire le Ier septembre, je m’empresserai de voir Madame Manheim et je serai très heureux de lui être agréable, ce qui me sera facile puisque sa situation au cinéma est déjà connue.

Vous me dites que vous n’êtes pas très au courant de ce que l’on pais les scénarios à Paris. Je crois savoir que lorsque l’on a donné 100.000 francs, c’est le maximum. Du moins, je le crois puisque pour Maria Chapdelaine, l’éditeur Grasset a demandé pour lui et les héritiers de l’auteur cette somme de 100.000 francs. Je vous donne ce chiffre à titre d’indication. J’ignore si Grasset et les héritiers ont un pourcentage sur les bénéfices, mais puisque c’est Phocéa qui vient d’acheter le droit de tourner Maria Chapdelaine, vous pourriez peut-être lui demander le même traité. Je ne crois pas qu’ils aillent au-dessus de 2.000 dollars comme somme à verser tout de suite; ceci est mon impression. Peut-être que celles de Monsieur Pallos vous fixeront mieux.

Je n’ai pu dire à Berlin tout le bien que je pense de votre personne et de votre talent; d’ailleurs j’avais affaire à des acteurs, et très peu de temps m’était réservé. Ce n’est que partie remise, croyez-le.

Je compte sur vous pour activer la formation de l’Union Nationale du théâtre Hongrois. Je vous en supplie, faites que fin septembre nous ayions les noms des membres des 9 sections qui m’ont été annoncées par notre ami Desider Molnar.

Je suis en complet accord avec mon vieil Robert de Flers, Président de notre Fédération Internationale des Auteurs. Nous marchons la main dans la main tous les deux et il m’a été demandé d’être le Directeur du théâtre international dont ils ont annoncé le projet.

Je suis très heureux de voir Max Reinhardt nommé en même temps que moi membre honoraire de le Société des Auteurs Hongrois. Je vais jouer au commencement de la saison, en novembre, „Le Cygne” de votre ami Molnar. Il demande à venir à Paris pour mettre la pièce en scène. J’en serai très heureux et je m’empresserai de lui rendre sa tâche extrêmement facile.

Quand m’envoyez-vous une de vos pièces traduites en français?

Veuillez présenter mes respects à Madame et Mademoiselle Heltaï, avec tous mes voeux de bonne santé, et daignez agréer pour vous l’expression de mes sentiments les plus dévoués.

F. Gémier