Cher Monsieur Heltaï

J’ai reçu l’autre jour la visite de notre ami M. Pallos, qui me dit que votre voyage était reculé.

Votre lettre m’est bien parvenue; et comme m’annoncit votre prochaine arrivée, (en février), j’avais pensé ne pas devoir vous répondre, et c’est par cela seulement que je ne vous ai pas écrit.

Ma lettre précédente n’était pas recommandée; j’avais seulement recommendé les coupures de journaux. Je vous en envoie encore aujourd’hui quelques-unes; mais il s’en faut que je les aie toutes, et c’est chez notre éditeur Bossard que vous pourrez en consulter le dossier, qui est important.

J’ai publié ce moi-ci un roman chez Albin Michel; vous avez dû le recevoir.

Monsieur Selfridge a fait quelque bruit en France et partout a été bien accueilli, malgré cela, M. Roches se plaint de la voute, qui n’a pas été aussi bonne qu’il comptait, mon avis est qu’un second volume ferait sans doute partir le premier. C’est à examiner, et nous pouvons peut-être lui donner ce Family Hotel, que j’attends impatiemment et avec curiosité.

J’espère, Cher Monsieur Heltaï que vous êtes en bonne santé ainsi que les vôtres. La chose politique a dû vous être fort sensible; à nous aussi. Quelle déception!... L’autre jour, le pauvre jeune Pallos m’a paru atterré.

À bientôt, cher Monsieur Heltaï, je serai bien heureux de vous revoir, et en attendant ce plaisir, je vous adresse mes meilleurs souvenirs.

Marius Boisson