Monsieur le Président et Cher Ami,

Mes pensées vont bien souvent vers Budapest, la Belle au bord du Danube, et vers les amis qui s’y trouvent. J’avais espéré revoir l’une et les autres au printemps. Mais puisque nous ne pourrons aller à eux, nous souhaitons qu’ils viennent à nous.

Je voudrais beaucoup savoir si votre santé est bonne et comment se porte Madame Heltai. Je vous avais cru si bien remis de vos épreuves qui vous avaient fort effrayés, que j’en avais été bien rassurée, lors de votre dernier passage à Paris.

Croyez que je n’oublie pas un instant, moi qui suis confédéralement aussi vieille que votre confédération elle-même, tout ce que nous vous devons par la pureté de votre enthousiasme pour le cause des auteurs vos cnfrères et par votre dévouement si désintéressé. Et lorsque la reconnaissance s’allie au respect et à l’affection, elle née des beins[ ?] que l’éloignement ne peut rompre.

Je vous répète encore l’assurance de ces sentiments, en vous exprimant, à vous et à Madame Heltai, mes voeux les plus chalereuse pour de bonnes fêtes de Noël et pour une très heureuse année 1949. Madeleine Baugniet