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Franco-Hungarian Literary Relations

BM006

Mégsine Coteana
Date: 11-11-1955
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (01-09-2017)
Folio number: 1

Marcel !

C’est à toi particulièrement que je m’adresse dans cette lettre ! Je ne sais même par quoi commencer.

Tout d’abord, c’est en pleurant sur mon absence que j’ai lu la description des fêtes, des nombreux réunions, des discours, des émissions de tes nombreux amis, admirateurs et connaissances qui ont marqué ta 70 années. Ce aue je pourrais ajouter à tout ce qu’on a dû te dire, ne serait que banale ; car tous tes mérites, tes qualités ont dû être largement analysés, développés au cours de ces jours de fête, je ne pourrais donc que dire du « déjà entendu ».

J’ai tout de même quelque chose de nouveau à apprendre : c’est que ta conférence me sert de livre de chevet ! Je la lis et la relis au point de la savoir presque par coeur ! Ce que j’y apprécie c’est ta modestie, mais une modestie consciente de sa force morale, avec laquelle elle n’a jamais transigé, qui a été le fil conducteur de toute ta vie et que tu fais si bien [ ?]tir, je ne t’en félicite pas mais je te remercie Marcel pour l’émotion [ ?] de t’avoir trouvé tel que je te connais !

Mme Oberle m’avait envoyé l’article de Karpaty, te concernant, écrit de main de maître.

J’ai eu un grand plaisir de lire que Gyergyai a pris part à la fête. Ta photo me montre que tu as très changé depuis notre séparation. Que la Providence te conserve tel quel encore longtemps ainsi que toutes tes facultés spirituelles et morales. J’aurais dû t’écrire tout ceci, depuis quelques jours, mais ma soeur ayant eu une crise de rhumatisme très douloureuse (elle va mieux maintenant). Je n’avais pas la quiétude d’âme voulue pour le faire.

Je t’embrasse mille et mille fois.

Louisikam ! J’ai la grande joie de tannoncer, qu’en théorie, et c’est déjà beaucoup ! ta proposition de ma visite auprès de vous cet été est acceptée et convenue avec ma soeur ! Si je t’écris « en théorie » c’est que je ne connais pas encore toutes les formalit »s à remplir et les possibilités d’obtenir les visas ; mais une chose dont tu peux être sûre, c’est que je ferai l’impossible pour que ce projet se réalise. Après avoir traversé tous les imprévus que j’ai dû subir, je n’ose plus faire de projets fixes à si longue échéance ; surout quand la base de mes désirs ne dépend pas de moi seuls. En tout cas la perspective de passer une partie de l’été avec vous tous donne une forte injection à mon amour pour la vie, qui était à yéro n’ayant aucun but à pousuivre ; je ne vis maintenant que dans cette mentalité ! C’est vrai Louisikam que c’est bien beau d’aimer sa patrie mais ou est-elle ? Ne serait-elle pas là où se trouvent ceux que l’on aime, dont j’ai une si grande nostalgie ! Donc je sacrifie volontiers mon séjour en France, qui est toujours mieux qu’un été passé ici ; mais bien moins quéun séjour auprès de vous.

Je vous envie tous d’avoir pu jouir d’une période aussi émouvante que toutes les fêtes données en l’honneur de Marcel, mais j’étais en pleine communion avec vous autres.

Toutes mes pensées vont vers vous ainsi que toute mon affection