Cher ami,

Je n’ai pu répondre plus tôt à votre longue lettre et je vous prie de m’excuser : j’ai dû aller faire des conférences en province, et j’ai un travail êcrasant. Malheureusement mercenaire, au surplus... Je vous ai envoyé « L’Hommage des Poètes Français aux Poètes Hongrois ». J’espère qu’il vous est bien parvenu et je voudrais savoir ce que vous en pensez. Ce petit livre vous éclairera sur la façon dont nous avons compris ce qui se passait dans votre malheureux pays. Le monsieur « humaniste » auquel fait allusion votre lettre est tout à fait bien défini quelque part dans ce recueil de poèmes. J’aime votre courage, votre foi, et je les partage de tout mon coeur, est-il besoin de vous le dire ? Faites mes amitiés à votre famille et à tous vos amis : ce sont aussi les miens. Dans ma forêt proche, les saules ont des bourgeons : le printemps ! le printemps malgré tout ! Ect-ce qu’il est revenu à Balacsony ? ah ! les inoubliables heures, cher ami !

A vous, de tout coeur

Jean Rousselot

Publications

Christophe Dauphin–Anna Tüskés : Les Orphées du Danube: Jean Rousselot, Gyula Illyés et Ladislas Gara. Suivi de Lettres à Gyula Illyés, par Jean Rousselot. Soisy-sur-Seine, Éditions Éditinter, 2015, 426.