SGY015
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (15-05-2017)
Folio number: 1
Mon cher Georges,
Merci de ta lettre reçue ce soir. Tout d’abord, je suis content de savoir que le numéro de la N.R.F. te soit parvenu. Sinon, Madeleine Lacour, ayant quitté la maison, j’aurais mis un mot à Arland.
J’ai mis entre temps à la poste pour toi ma traduction du « Château endormi » de Krúdy. Et, si tu veux, pour compléret, « La demoiselle oie sauvage », je le rataperai et te l’enverrai.
Pour le Nyugat, tu n’as plus à l’inquiéter. Nagy Csaba m’a déjà envoyé certains renseignements précieux. Je lui en ai demandé d’autres que je recevrai ertainement vite, car il est consciencieux, rapide et sûr.
De mon côté, j’ai retrouvé certaines choses dans le peu que j’ai pu sauver du bombardement pendant le siège. En dehors de Osvát, Babits, Kosztolányi, je parlerai assez de Gyergyai car tout ce que j’ai appris à mon arrivée à Budapest sur le Nyugat et sur les antécédents des tendances libérales et francisantes qui s’y sont manifestées, c’est au cours de nos longues conversations alors qu’il habitait chez le père de Georges Lukacs. Et c’est lui qui m’a présenté à Osvát, à Babits et m’a fait admettre comme collaborateur de la revue. Peut-être parlerai-je aussi, en dehors d’Illyés, de Déry qui fut et Kassak aussi collaborateur du Nyugat, de Moricz et de Tersanszky. J’ai d’ailleurs commencé à noter des éléments à la fois objectifs et subjectifs et je pense que j’aurai tout terminé d’ici la fin de mars.
Je viens de lire dans le dernier Nagyvilág ta nouvelle traduction très belle du Cimetière marin et les très intéressantes remarques et comparaisons qui la précèdent.
Bien sûr, je regarderai le numéro d’Europe et lirai avec joie ton poème dans la traduction de Dobzynski. Je lui ai écrit, il n’y a pas longtemps, car j’avais écrit à Europe pour demander si on pouvait retrouver la trace des poèmes de Kassak et de Babits qur j’y avais donnés en traduction entre 31 et 33, et c’est lui qui m’a répondu qu’il était seul à la rédaction et ne pouvait faire de recherches. Je me suis donc excusé en lui parlant de son livre « Couleur mémoire » que j’ai beaucoup aimé, de toi et des traductions qu’il avait faites de toi etc. etc. Je lui trouve beaucoup de talent.
Entre temps une de mes amies a retrouvé à la Bibliothèque Nationale ces poèmes de Kassak et de Babits (les Kassak traduits d’ailleurs avec Déry.)
La poste est lente et, en France, peu sûre, j’ai reçu, hier, une lettre mise à la pose le 31 janvier à Nice. Alors espérons que le n° d’Arion va m’arriver.
C’est tout pour ce soir, mon cher Georges, ma chère Marianne, nous vous embrassons de tout coeur