SGY013
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Letter written by hand
Publisher: Tüskés Anna (15-05-2017)
Folio number: 1
Mon cher Georges,
J’ai reçu ta lettre du 25 janvier hier, en même temps que le numéro sur Perse de la N.R.F. dont Madeleine Lacour a dû te faire l’envoi en même temps aussi qu’à moi. Il n’y aura jamais plus dans la rue Sébastien Bottin quelqu’un d’aussi attenif qu’elle envers les collaborateurs de la revue, puis qu’elle t’avais mis au courant de la coupure qui avait dû être opérée dans ton texte. Je suis content de savoir qu’il paraîtra intégralement dans Nagyvilág. Mais je somprends fort bien ton ennui à l’idée de te traduire maintenant en hongrois.
Merci d’avoir pensé à moi pour le n°10 d’Arion. Pour Krúdy, rien de plus simple. Ce que j’avais traduit pour une éventuelle et chaque jour plus incertaine parution chez Gallimard « Bukfenc » et « Az utitárs » auxquels j’avais joint « Le Secret de Sindbád » déjà paru dans la NRF était beaucoup trop long. Je suis en tarin de traduire pour toi et Arion, depuis ta lettre, une nouvelle que je trouve ravissante, extraite du volume « Tótágas », « Elaltatott Kastély » où son humour, sa malice et sa fantaisie poétique se donnent libre cours. Elle ne fait pas plus de 6 à7 pages dactylographiées. Ce sera donc en français quelque chose d’médit.
En ce qui concerne l’article, ce qui serait très simple si je me trouvais actuellement à Budapest est un peu plus compliqué. J’ai donc écrit ç ce jeune bibliothécaire dont je ne connais même pas le nom, il y a 3 mois, qui, après avoir parlé dans Elet és Irodalom de mes vieilles « Lettres hongroises » dans le Mercure de France, m’a écrit récemment qu’il préparait quelque chose sur mes publications en France et en Hongrie, relatives aux relations littéraires franco-hongroises. Il me disait qu’il avait lu les 22 papiers (quelle surprise de lire ce chiffre !) que j’avais donnés au Nyugat. Je l’ai donc prié, non seulement de m’indiquer un peu de qui j’y avais parlé, je ne possède plus rien de cela) mais de regarder dans les Nyugat, antérieures à ma venue en Hongrie, qui y avait écrit et quoi à propos de la France ? Dans quel sens ? Pour avoir une base.
Tu sais, par ailleurs, qu’à la demande de Nagy Péter (qui a mis en mouvement par là mon invitation à Budapest en 72.) J’ai donné dans 2 numéros de sa revue « Irodalom történet » mes souvenirs sur les écrivains et les artistes. Dis-moi très franchement (car Arion s’adresse surtout à un public étranger) si le fait de donner maintenant en français – en variant un peu – l’essentiel de ce que j’avais dit sur mon amitié avec les anciens du Nyugat (je pourrais peut-être compléter) ne ferait pas double emploi avec ce qui a paru en hongrois dans la « Irodalom történet » ? A toi de juger et de m’écrire ce que tu en penses. Je pourrais alors, avant même d’avoir reçu les renseignements sur le Nyugat, me mettre à réécrire les impressions que m’ont laissées mes rencontres avec les Babits, Kosztolányi, Karinthy, Moricz, Osvát etc. et bien sûr Gyergyai jusqu’à ce que s’y joigne Illyés.
Entendu pour votre venue à Nice fin juin. Nous avons le temps de tout mettre au point.
Nous vous embrassons Marianne et toi, de tout coeur. Dis à Marianne que j’ai été très heureux de voir son nom très élogieusement cité dans le « Újabb napok hozadéka » que Déry nous a envoyé, et dans le n° de janvier de Kritika sous la plume de Nagy Péter à propos de son monologue dans la pièce de Heiner Müller.