JF009
Language: French
Repository: Petőfi Museum of Literature
Document type: Typed letter
Publisher: Tüskés Anna (24-08-2017)
Folio number: 1
En grande hâte...
Mon cher Ferenc Jankovics,
J’ai enfin une occasion de t’écrire. Et la plus belle des occasions : un service à te demander !
Te souvient-il qu’à Bratislava, la veille de ton départ pour Budapest tu m’invitais gentîment à te suivre dans ta belle capitale ? Eh bien, lorsque je suis rentré à Bruxelles, le 7 mai, au cours d’une réception à la Légation Tchécoslovaque, je rencontrais l’Attaché Culturel de la Légation de Hongrie de Bruxelles qui me demandait à brûle pourpoint si j’accepterais de passer, au mois d’août prochain, une dizaine de jours à Budapest.
J’ai accepté de tout coeur, tu penses bien ; c’étais une occasion unique et rapide de revoir mes amis hongrois de Prague, de rencontrer d’autres écrivains de ton pays, de faire enfin connaissance avec Budapest, avec le café Pilvax et de voir de mes yeux les choses dont je parle dans mes conférences sur Petöfi, sur Jozseph et sur Kossuth... et tout le reste, évidemment.
Hier, au concert que donnaient vos pianistes-lauréats Vasary, Bànhalmi et Frankl, j’ai revu l’Attaché Culturel de Hongrie qui m’a annoncé que mon départ n’était pas certain ; qu’il fallait l’accord de Budapest, que cet accord n’arrivait pas et qu’on pouvait craindre que cet accord ne soit pas accordé.
J’ai n’ai jamais rien sollicité, tu peux me croire, mais il serait triste que la Légation de Hongrie m’invite chez vous et que, je ne sais pour quelle raison, (le visa probablement) Budapest reduise tous mes espoirs à néant.
J’ai immédiatement pensé à toi. Ai-je bien fait ? Je me suis demandé aussitôt : Ferenc ne pourrait-il pas agir à l’Union des Ecrivains ? Ne pourrait-il pas agir lui-même ? Aux Affaires Etrangères ? Aux relations Culturelles ? Que sais-je ?
Je t’écris cette brève missive rapidement. Je te l’envoie par express. Et je mets tous mes espoirs dans ton intervention. Et je te serre fraternellement les mains.
Un bonjour cordial à Barrabas.
Ton ami, Charles